Ardoise 7

La lutte contre les fléaux

Toute sa vie, Louis Rimbault mène une lutte acharnée contre l’alcool et le tabac, qui du point de vue de nombre d’anarchistes, contribuent à l’aliénation des masses. Il a écrit nombre d’articles à ce sujet, dans Le Néo-naturien, dont voici des extraits.

Transcription

Le narrateur : En plus du végétalisme, toute sa vie, Louis Rimbault mène une lutte acharnée contre l’alcool et le tabac. Il faut replacer dans le contexte d’une époque différente de la nôtre ces combats, notamment celle contre l’alcool avec une consommation de vin, largement encouragée par la publicité, qui crée des ravages dans la population du début du 20e siècle et qui, du point de vue de nombre d’anarchistes, contribue à l’aliénation des masses. Il a écrit nombre d’articles à ce sujet, dans Le Néo-naturien, dont voici des extraits.

Louis Rimbault : Voilà bien une des plus importantes causes de la misère et de l’exploitation ! Les chiffres que nous donnons ci-dessous donneront une idée du gâchis provoqué et justifié par l’usage ou l’abus des choses nuisibles toujours, dangereuses souvent, et mortelles quelquefois.

Pour le vin, 86.000 kilomètres carrés de culture de vigne ; pour la bière, 42.000 kilomètres carrés de culture de céréale ; pour l’alcool 34.000 kilomètres carrés de culture de céréale ; pour le tabac 10.000 kilomètres carrés de culture parasitaire.

Donc se refuser aux travaux inutiles et parasitaires, déserter le « bagne capitaliste » une partie de l’année pour se consacrer à l’étude, boycotter les boutiques de mercantis telles que : boucheries, charcuteries, poissonneries, rôtisseries, « bistrots », cafés, bars, débitant de tabacs, pharmacies et officines de « fumistéol » et de « charlatonal », parfumeries, bijouteries, magasins de luxe, patisserie, marchands de cafés, de conserves, de vinaigre et autres poisons et inutilités ; et n’attendre tout ce qui est humain que de la bêche, dans l’effort collectif ou individuel, c’est bien là toute la fin des cités meurtrières, corrompues et pourries, c’est bien là toute la Révolution dans l’individu et le milieu.

Le narrateur : Louis Rimbault écrit des articles, mais il donne aussi des conférences, notamment à l’hôtel de ville de Tours. Les gens de la ville viennent découvrir « Terre Libérée », voici comment Louis Rimbault présentait la colonie.

Louis Rimbault : « Terre Libérée » enseigne le moyen de régénérer l’homme par la régénération de la terre. Elle instruit des moyens naturels, de prévenir la maladie en soi et autour de soi. Sa pédagogie, vivante, et compétente, dans toutes les techniques bienveillantes, dans les arts utilitaires, dans les sciences, s’inspirant du fait vécu, aidera, puissamment, à la découverte de soi-même rééduqué dans l’exercice de toutes les facultés nobles. Ne rien consommer qui soit susceptible d’être malade ou fraudé ou nécessitant des incursions brutales sur un sol étranger ou qui légitimerait des servitudes évitables, ne pas s’alimenter de la bête sacrifiée, ni des produits de l’animal domestiqué est l’œuvre du pacifisme, le plus élevé et le plus efficace, que « Terre Libérée » enseigne et vit.

« Terre Libérée » n’est donc pas un camp de distraction où l’on passe pour être servi à ne rien faire, mais une école où l’on apprend à jardiner, à bâtir, à forger et à servir par l’étude, appuyée de l’outil, donc de l’expérience poursuivie jusqu’au résultat, heureux et définitif, sous une direction technique de toutes mains. « Terre Libérée » ce n’est pas l’Hostellerie ou la simple Auberge de jeunesse, mais le Chantier où, enfin, un idéal se fait libérateur et bâtisseur.

Le narrateur : A Luynes, à « Terre Libérée », Louis Rimbault invente le terme de Naturarchisme donc il vous donne ici la définition.

Louis Rimbault : Le « naturarchisme » (de gouvernement de la nature auquel gouvernement s’ajoute celle de la conscience d’homme, volontairement libéré des vices sociaux et humains, ne demandant, au compte de leur humanitaire existence, que ce que leurs compétences utilitaires leur assure près du sol enfin respecté). Le « naturarchisme » n’en est plus seulement qu’aux idées de bien faire, mais aux moyens, termes, définis et rapides, de les réaliser individuellement et exemplairement. Le naturarchiste ce n’est pas « la révolution qui vient »… mais celle qui tient !

Moyens techniques : MASAO Productions

Voix narrateur : Christophe Gaillard

Voix Louis Rimbault : Jean Barat

Voix Nadaud : Marie-Désirée Martins

Musique : Florian Motteau

Stagiaires enregistrement sons : Albane Gaillard, Olive Motteau-Martins